samedi 3 octobre 2009

Samedi 19 septembre



On a encore changé d’heure cette nuit. A 7h, il est en fait 8h. Pour un peu, on ratait le petit-déj’. On a un nouveau passager à bord. Bryan, un Anglais qui va jusqu’à Salerne avec sa voiture. Bryan partage sa vie entre Chypre, où il est né, et l’Angleterre, où il a longtemps travaillé. Il pourrait pousser en bateau jusqu’à Southampton. Mais il préfère prendre son temps, traverser l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne et la France et en profiter pour « pratiquer des langues étrangères ».

C’est un peu ce que l’on fait à chaque escale quand on saute de kalimera à gunaydin entre la Grèce et la Turquie, de prego à para kalo entre Salerne et Athènes. C’est un peu ce que l’on fait tous les jours sur le Gran Bretagna. Bien plus que sur d’autres cargos, on navigue sur une tour de Babel flottante qui oblige à une gymnastique permanente. Ici, je parle anglais avec les Philippins et Patricia, un mélange de français, d’espagnol ponctué de mots italiens avec les Napolitains, français avec Cathy et Marie-Josée… Mais forcément on finit toujours par se planter, par dire « Bongiorno » aux Philippins et « good morning » aux Italiens. Ça donne de drôles de trucs à l’heure du souper, surtout quand Marie-Josée s’y met et demande « de que country are you ? », « have you made rameur ? » en parlant d’un des instruments de torture de la salle de gym. Des fois, c’est carrément hilarant. La veille, Bryan nous a expliqué que la racine de « fuck » était un verbe beaucoup plus passe-partout. Un terme de jardinerie, « planter ». « Comment on dit déjà j’ai planté des tomates ? Fuck ? », demande très sérieusement Marie-Josée.


Dans la cabine, on a un message. Orange nous accompagne en Israël. Même si on ne lui demande rien.

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