samedi 3 octobre 2009

Jeudi 24 septembre



6h. Un bruit de ferraille secoue le bateau. C’est l’encre qu’on jette à la mer. On est devant Salerne. Mais c’est comme si on était encore loin du port. Ce n’est pas shabbat, mais on doit attendre. Attendre qu’une place se libère, attendre que le pilote monte à bord, attendre que la queue de la baleine vire, que les cordes s’attachent, que le pont s’abbaisse... Jusqu’au bout, le cargo est une école de patience. Jusqu’au bout, c’est une école de paresse pour le passager.

Marie-Josée a entamé un nouveau livre. « Cher amour », de Bernard Giraudeau. Elle me cherche. Elle a quelque chose pour moi. « Ecoute, me dit-elle en levant le doigt comme le professeur qu’elle a cessé d’être. « Il ne faut jamais finir un voyage, seulement l’interrompre ». Et encore : « Vivre, ce n’est pas espérer demain. C’est être maintenant. » C’est beau comme une phrase d’écrivain qui voyage. Ou de voyageur qui écrit.

On sait maintenant qu’on ne descendra pas avant 15h.



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