dimanche 4 octobre 2009

Renouer avec son potentiel contemplatif



Roman se jette dessus. Roman, c’est notre mascotte, un gamin qui s’emmerde sur le bateau, le fils du couple nordique. Il a trouvé des missiles. Pas à bord, sur le quai, là-bas. « Comme dans James Bond ? », je lui demande. « C’est qui James Bond ? », il me répond. Ça doit être ça le fossé des générations. Il a une game-boy, saute sur les canapés, pose des questions, veut jouer. Pas facile d’avoir 10 ans sur un cargo. Il veut une connexion internet et un ordinateur, pas un transat et un bouquin.

Encore moins une clope. Cathy fume moins depuis qu’elle est sur le bateau. Elle se marre : « J’ai l’impression de trop fumer parce que je fais rien entre deux cigarettes ». Cathy a des cheveux blancs. C’est sans doute pour ça qu’elle est philosophe. Elle me sort des phrases du genre : « Tu crois qu’on va être capable de retravailler ? On fait de grosses nuits et on passe notre temps à buller entre deux siestes. »

Elle veut renouer avec son « potentiel contemplatif ». Mais encore faut-il pouvoir ouvrir les yeux. Le bateau, c’est le contraire de la fusée. Le cosmonaute vit en apesanteur. Le passager du cargo est scotché sur un canapé, un transat, un lit. Comme si une force mystérieuse le retenait à l’horizontale. Est-ce que le roulis emmène au paradis ? Est-ce que, tout simplement, on récupère ?


18h30. On ne s’en rend pas compte, mais on largue les amarres pour Izmir.

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