dimanche 4 octobre 2009

Samedi 12 septembre




On a passé le détroit de Messine dans la nuit. A 8h30, on n’aperçoit plus que la silhouette des côtes siciliennes. La mer est d’huile. On ne risque pas de vomir le petit déjeuner.


Il y a un pont au-dessus du numéro 10. C’est le 11 forcément. Avec des voitures qui crament sous le soleil et, devant, le bridge, la passerelle, la cabine de pilotage. « C’est là qu’on a la meilleure vue », lance Francesco de Rosa, le commandant de bord. « Tu veux un café ? ». C’est la première question adressée à celui ou celle qui franchit cette porte. Une question que les matelots, peu importe leur grade, n’oublient jamais de poser.

Sur une carte, il y a un trait tracé au crayon à papier. Un trait bien droit qui traverse la mer ionienne jusqu’à la pointe sud du Péloponèse, passe par le détroit de « Elafonisou » au large de Cythères, avant de remonter vers le Pirée à travers la mer Egée. « Il y a beaucoup de bateaux avec des passagers dans ce coin, c’est plus compliqué de naviguer », dit Daniele. Daniele est deck cadet, en formation pour devenir officier. Comme Anna, la seule femme d’équipage. Ils sont 27, dont sept Philippins, un Roumain et des Italiens. A bord, ils sont 11 officiers.


Florence guette avec ses jumelles. Il vient des Philippines. Un pays qui donne beaucoup à la marine marchande. « Able seaman », c’est son titre. Littéralement, un matelot capable… Capable de quoi ? « The opposite of disable», se marre Florence. Le contraire d’handicapé.


A côté de la porte des toilettes, la vierge et son rejeton veillent sur eux. Et sur nous par la même occasion.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire