samedi 3 octobre 2009

"Alexandria is a strange city"


Marie-Josée, elle, est sur le pont depuis 5h. Elle veut que je la prenne en photo. Mais de dos, avec le port derrière. Patricia est prête elle aussi. Elle a sa banane, sa casquette… Patricia est une femme pressée, pressée de descendre à quai à chaque escale, pressée de savoir combien d’heures on va rester, pressée de savoir de quoi demain sera fait. Elle regrette les cargos allemands, leur confort et leurs bals improvisés avec l’équipage. Etre sur l’eau ne lui suffit pas : elle voudrait voir les Pyramides, visiter le château de Limassol… C’est une touriste qui s’est trompée de bateau : elle a confondu le cargo avec un paquebot de croisière. Le cargo, c’est pour ceux qui n’aiment pas trop savoir. Moi, ça me plaît de ne pas savoir.

Heureusement.


Car il est 9h. ça fait plus d’une heure qu’on est arrimés. « Alexandria is a strange city, dit le capitaine. We never know what is gonna happen. » Un problème avec la douane, le gouvernement ? “Non, ça dépend de l’agent », répond Francesco. Et celui qu’on attend n’est pas pressé. Ce ne sont pas seulement les passagers qui sont coincés, mais tout l’équipage et surtout le fret. « This is incorrect », dit la capitaine en roulant les deux « r ». ça n’arrive qu’à Alexandrie. Le mois dernier déjà, personne n’a pu descendre sur la terre égyptienne. Sans aucune explication. Aujourd’hui, c’est pareil.

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