samedi 3 octobre 2009

Alexandrie ouverte aux bateaux, fermée aux hommes

Patricia a beau avoir acheté un visa, elle est consignée à bord. Il n’y a que les membres de l’Union européenne qui pourraient éventuellement se faire la malle. « Mais je dois vous débarquer, vous confier à une agence de voyage et vous rembarquer. I can’t do this, dit Francesco. You are under the protection of the Italian flag.” Si on sort, c’est avec nos bagages et toutes les formalités qui vont avec je suppose. « The rules are more and more strong », dit le commandant. Et encore, on doit s’estimer heureux. Si un passager parmi nous avait pour destination Ashdod, les autorités égyptiennes auraient carrément bloqué le cargo. Ça ne m’arrive pas souvent, mais tout à coup, ça me rend Israël beaucoup plus sympathique.


Le port d’Alexandrie, ça n’a pas toujours été la même mélodie. En 1940, 40% des 300.000 habitants étaient étrangers. Turcs, Grecs, Juifs, Italiens y ont afflué au début du 19e siècle. Une ville cosmomopolite, fidèle à son histoire antique. Quand Alexandrie rayonnait sur toute la Méditerrannée. Quand son phare guidait les marins et sa bibliothèque les savants du monde entier. Une ville qui a été un bastion francophone. Avant Nasser. Avant la crise de Suez. Elle l’est toujours un peu, via l’université Léopold Sedar Senghor qui accueille des étudiants africains, via une librairie ouverte il y a quelques années dans l’enceinte du centre cultuel français.

Sur les 5 millions d’Alexandrins aujourd’hui, combien sont étrangers ? Très peu.

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