dimanche 4 octobre 2009

Mercredi 16 septembre


10 heures de sommeil. On bat chaque jour des records. Question température, c’est pas mal non plus. A 8h30, le thermomètre affiche déjà 26°C sur le pont. On est au large d’Astipalaia. Une silhouette au loin dans la brume. Sur la carte, ça fourmille d’îles dont je n’ai jamais entendu parler : Ikaia, Amargos… Avec son compas, Emmanuele se livre à de savants calculs. Entre nous, on l’appelle Jésus. C’est le third mate, il vient de Palerme, a les cheveux longs, les yeux en amande et est maigre comme un clou. Il a 29 ans, toute la vie devant lui. C’est le « docteur » à bord : en gros, c’est lui qui a la clef de la pharmacie. Mais pour le comprendre en anglais, il faut s’accrocher. Il me dit que dans trois heures, on devrait apercevoir Rhodes.

Parce qu’en fait de Limassol, on va à Alexandrie. C’est la surprise de la matinée. Emmanuele a une explication géopolitique : la Turquie ne veut pas faire d’affaires en direct avec la partie grecque de Chypre avec laquelle elle est en conflit. Mais sur un cargo comme ailleurs, il faut tchacher avec plusieurs personnes pour avoir une idée de la situation. Une question de fret, dit un marin. Une question de thunes, dit le commandant. Il y a toujours des ouvriers pour faire tourner la machine dans les ports. Mais ils sont plus ou moins nombreux, plus ou moins chers. Et dimanche, c’est la fin du ramadan. Si on va à Alexandrie plus tôt qu’à Limassol, c’est parce que Grimaldi compte faire des économies.


Beaucoup de choses ont changé depuis la crise économique. Le cargo ne fait plus le plein de passagers, ni surtout de marchandises. « Aujourd’hui, on travaille à 70% de nos possibilités », dit Francesco. Ça veut dire des escales plus courtes pour tout le monde quand, il y a un an, les passagers disposaient souvent de deux jours et une nuit dans les ports traversés. Presqu’une croisière.

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